Dans les couloirs de l’EPJT de Tours, une école de journalisme réputée, un vent de révolte souffle. Les étudiants, ces futurs gardiens de l’information, lèvent la voix et dénoncent un mal-être grandissant. Un malaise qui s’installe et s’infiltre dans les salles de classe, les bibliothèques et les esprits. Ils ne sont plus seulement les observateurs de l’actualité, ils en deviennent les acteurs, les protagonistes d’une histoire qui se déroule ici et maintenant.
Cette révolte, ce cri du cœur, est-il le symptôme d’une génération en détresse ou le reflet d’un système éducatif qui peine à répondre aux attentes et aux besoins de ses étudiants ? À une époque où l’information est omniprésente, où la pression est constante, comment ces jeunes journalistes en herbe parviennent-ils à trouver leur place ?
“Nous ne sommes pas seulement des étudiants, nous sommes des êtres humains”, clament-ils. Une déclaration forte, un appel à l’aide qui ne peut rester sans écho. Alors, que se passe-t-il réellement entre les murs de l’EPJT de Tours ?
Mal-être des étudiants de l’EPJT de Tours
Les dysfonctionnements persistants à l’École Publique de Journalisme de Tours (EPJT) sont mis en lumière par l’article “EPJT : mal-être étudiant et gestion défaillante” de Myriam Mernissi sur Arrêt sur Images. 19 étudiant·es de l’EPJT, ayant fréquenté l’école entre 2015 et 2024, ont témoigné de difficultés diverses liées à leur environnement d’études. Deux étudiants ont exprimé leur satisfaction quant à leur formation, mais la majorité a fait part de souffrances, épuisement et harcèlement. Certains exemples concrets de situations où des étudiants ont été sanctionnés pour avoir dénoncé des maltraitances ou des dysfonctionnements sont mentionnés.
Plusieurs ex-étudiants de l’école de journalisme de Tours ont exprimé, sur le réseau social X, leur ressenti concernant du harcèlement moral, une surcharge de travail et un manque de considération envers les élèves. Un ancien élève a même été critiqué pour avoir pris congé suite au décès de sa grand-mère. Lilian Ripert a publiquement dénoncé “un manque de considération des étudiants” et exprimé sa déception quant à la qualité de la formation reçue.
EPJT de Tours: une réputation menacée ?
Les étudiants actuels se montrent préoccupés par cette situation qui risque de ternir la réputation de l’établissement. Néanmoins, certains affirment que des mesures correctives ont été mises en place, telles que l’introduction de sessions pratiques supplémentaires et la réorganisation des emplois du temps, en réponse aux doléances des anciens élèves. Les changements ont été confirmés par le directeur de l’école, Laurent Bigot. Certains étudiants estiment que la direction s’est montrée plus attentive suite à des tensions avec les étudiants en Master 2.
En 2023, une enquête interne est ouverte par la cellule “stop-discrimination” de l’université, et en 2024, un étudiant obtient gain de cause face à l’école. Les commentaires des lecteurs soulignent la gravité de la situation, évoquant des problèmes similaires dans d’autres instituts de formation et des pressions exercées sur les étudiants qui osent se plaindre.
Chiffres alarmants sur le mal-être étudiant
Les étudiants de l’EPJT ont exprimé leur malaise face à des chiffres alarmants. Selon une étude de l’Harris pour la SMEREP, 66 % des étudiants ont rapporté ressentir un stress régulier, et près de la moitié d’entre eux ont avoué éprouver de la tristesse ou de la déprime. Les perturbations du sommeil touchent environ un tiers des étudiants, tandis qu’un sur trois admet avoir du mal à gérer son stress.
👤 Indicateurs | 📅 Pourcentage |
---|---|
Stress régulier | 66% |
Tristesse ou déprime | 50% |
Perturbations du sommeil | 33% |
Difficulté à gérer le stress | 33% |
Quant aux comportements associés au mal-être, une enquête de l’Usem/Emevia a révélé des données préoccupantes. 10 % des étudiants ont eu recours à des médicaments, plus d’un cinquième a signalé une consommation importante de tabac, près de 12 % une consommation importante d’alcool, et 5,6 % une consommation importante de cannabis. Environ 5,7 % des étudiants ont consulté un psychologue ou un psychiatre, et un sur six aurait eu des pensées suicidaires au cours de l’année 2010-2011.
Les résultats de l’enquête d’Emevia en 2011 mettent en lumière le rôle fondamental de la famille comme rempart pour les étudiants en situation de détresse. Vivre avec ses parents semble favoriser l’accès aux soins et réduire les risques d’addiction, même si les longs trajets quotidiens restent une source de stress non négligeable.